Les études que le FFMed a effectuées ces dernières années ne varient pas et continuent d’indiquer que 75 % des associations de femmes dans le monde ont des budgets annuels inférieurs à 50 000 euros. Ce constat ne concerne pas uniquement les pays du Sud, mais aussi les pays d’Europe du Sud, dont la France.
Pourtant, de vastes ressources financières regroupées sous l’intitulé « genre » sont disponibles, mais malheureusement peu d’entre elles parviennent aux associations de femmes locales.
C’est pourquoi le Fonds pour les Femmes en Méditerranée s’est engagé dès sa création à élaborer des plaidoyers pour convaincre les bailleurs institutionnels et privés d’accroître les ressources financières en faveur des organisations de femmes qui œuvrent pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Pour cela nous agissons à plusieurs niveaux.
En France
En collaboration avec le Conseil économique social et environnemental (CESE), la Fondation des femmes, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), le Comité ONU Femmes France ainsi que Women’s World Wide Web France, nous avons publié, en 2016 puis 2018, deux rapports faisant un état des lieux inédit du financement public et privé en faveur des droits des femmes. C’est ainsi que nous avons estimé, dans notre dernier rapport « Où est l’argent contre les violences faites aux femmes ? », que le budget public annuel nécessaire pour permettre aux femmes victimes de violences conjugales d’en sortir s’élevait à 1,1 milliard d’euros (fourchette haute) et au minimum à 506 millions d’euros (hypothèse basse).
En vue de mettre en place avec les fondations privées et les entreprises des stratégies communes d’accompagnement des associations de femmes, nous élaborons des enquêtes (en collaboration avec le Centre français des fondations), sur « la contribution du secteur philanthropique à la promotion des femmes et des filles en France » et proposons des collaborations.
En Méditerranée
Avec les fonds féministes européens, nous avons formé une coalition « Knocking on UE's doors » ayant pour mission de faire connaître aux institutions de l’UE les fonds féministes et de faire en sorte qu’ils deviennent des interlocuteurs et partenaires incontournables pour le financement des associations féministes en Europe, plus particulièrement les plus petites, qui ne peuvent être ciblées par les grosses institutions par manque de solidité financière et structurelle.
Avec les Fondations de femmes en Afrique et le réseau Prospera des fonds féministes, nous élaborons des stratégies communes en vue d’accroître les ressources disponibles pour les droits des femmes.