Introduction par Caroline Sakina Brac de la Perrière
Les premiers mots qui viennent à l’esprit pour qualifier l’année 2023 sont urgence et adaptation.
Car, même si elle a commencé en fanfare avec l’organisation d’un évènement au Parlement européen pour y présenter les fonds féministes et s’est clôt sur l’organisation de la rencontre, rêvée depuis des années, des écoféministes de la Méditerranée ; même si elle fut jalonnée de dizaines de rencontres ou formations avec des centaines d’associations du pourtour méditerranéen auxquelles plus d’1 million d’euros a pu être octroyé ; cette année a surtout été marquée par une série de catastrophes dévastatrices qui ont bouleversé le quotidien et la vie de nombreuses associations que nous soutenons - et de leur entourage.
D’abord, au premier semestre, avec le tremblement de terre en Turquie, puis, à partir de septembre, de façon accélérée dans un enchainement sinistre, avec le tremblement de terre au Maroc, le cyclone méditerranéen en Libye et, après l’attaque du Hamas contre Israël, la réplique d’Israël par des bombardements entraînant la destruction de Gaza.
Une accélération qui a contraint notre équipe à adapter aussitôt son rythme de travail pour réagir vite, signifier sa solidarité, collecter les nouvelles et répondre aux différentes demandes : demande d’aide urgente de la part des associations sur place et demande pressante de participation solidaire de la part de nos donatrices et donateurs aussi. Et cela, en plus de son travail régulier avec les autres associations des autres pays.
C’est, d’ailleurs, toujours de l’adaptation qu’ont exigé les différents défis rencontrés tout au long de l’année dans notre organisation interne. Tout d’abord parce que nous avons étiré notre temps de travail pour finaliser notre Plan stratégique des cinq prochaines années. Multipliant les réunions, entre membres de l’équipe, entre équipe et CA, et avec des personnes extérieures venues généreusement nourrir notre réflexion, nous avons revu nos orientations en tenant compte à la fois de l’expansion exponentielle de l’organisation (dont une augmentation budgétaire d’environ 20%), de sa transition managériale dans un futur proche, et du contexte politique et philanthropique, très changeant, de la région. Cela a demandé beaucoup d’implication et de flexibilité à l’ensemble de l’équipe et permis en même temps qu’elle fasse complètement sienne la vision globale et la mission du Fonds pour les Femmes en Méditerranée.
Et ensuite parce que cette année encore, plusieurs mouvements importants ont eu lieu dans l’équipe demandant à chaque fois un rebondissement rapide et un réaménagement de l’existant. Des départs (1), des arrivées (2), des congés maternité (1) ou parental (1) nous ont contraintes à adapter à chaque fois notre activité à la capacité d‘une équipe, en partie nouvelle et fragilisée sur certains postes cruciaux, comme la comptabilité.
S’y ajoutait en outre un long processus d’appel à candidature qui s’est conclu, à l’automne, par l’engagement pour le poste de co-directrice adjointe d’Amina Izarouken en 2024.
Finalement toutes ces exigences d’adaptation pour faire face aux imprévus et aux urgences, aussi compliquées qu’elles aient été, nous ont permis de mesurer la cohésion et la maturité de l’équipe. Et de clore l’année sur un sentiment de fierté !
Merci à Marion Duquesne pour la coordination de l’écriture de ce rapport, à Samia Allalou, Christelle Assaf, Fawzia Baba Aissa, Lamia Batata, Christine Buttin, Amy Elshaarawy, Noémie Friedli et Sophia Selouani, pour leur participation à sa rédaction.