Introduction par Caroline Sakina Brac de la Perrière
Nous pourrions qualifier l’année 2022 d’ultra-dynamique, tant elle nous a demandé d’énergie pour relever la multitude de défis qu’elle présentait.
Dans notre organisation interne tout d’abord : plusieurs mouvements importants ont eu lieu dans l’équipe qui demandaient à chaque fois un rebondissement rapide et souvent un réaménagement de l’existant. Des départs (1), des arrivées (2), des congés maternité (1) ou thérapeutiques (2) nous ont poussées, d’une part, à réorganiser le poste de chargée des relations avec les associations qui avait considérablement grossi (en 2022, 30 initiatives de plus que l’année précédente) en un Pôle association formé par trois personnes, et, d’autre part, à adapter à chaque fois notre activité à la capacité d‘une équipe plus ou moins nombreuse et plus ou moins expérimentée.
Si l’on ajoute à cela l’élaboration de notre Plan stratégique commencée en avril, exigeant de nombreuses réunions, et la mise en place de notre programme pilote « Prendre soin de soi et des autres », nous avons été sans cesse mobilisées, que ce soit sur le plan de la réflexion, de l’adaptation et de l’action.
Et il en fut de même pour l’ensemble de nos activités. Alors que nous avions commencé l’année sur le rythme un peu lent et individualiste adopté au cours des années Covid, nous avons repris, au fil des mois, la vie collective sur un rythme de plus en . plus soutenu, pour finir, au dernier trimestre, par une série de rencontres et de formations concernant aussi bien nos propres activités que celles des différents réseaux dont nous sommes membres et qui reprenaient vie après deux ans d’arrêt.
C’est ainsi que, suivant notre programme de renforcement du mouvement des femmes, nous avons organisé, en visio ou en présentiel, une quinzaine de rencontres, formations et ateliers d’accompagnement pour les associations de femmes de et dans divers pays, alors que nos activités de plaidoyer et collecte de fonds nous appelaient à prendre part à une cinquantaine de réunions - visio et présentiel confondus -, organisées par différents bailleurs de fonds, proches ou institutionnels.
Revoir ou rencontrer pour la première fois les associations que nous soutenons, quitter enfin les écrans pour discuter face à face, prendre le temps des coulisses, des échanges informels si riches et impossibles virtuellement, nous a fait l’effet d’abreuver une action qui semblait se dessécher.
Toutes ces rencontres « incarnées » ont été d’autant plus importantes que la moitié des membres de notre équipe n’avaient jamais eu l’occasion de rencontrer les associations et/ou les autres fondations avec lesquelles nous travaillons : cela leur a permis de prendre la mesure de notre action, mesure impossible à prendre dans un bureau derrière un écran, et de créer des liens plus personnels avec les personnes avec lesquelles elles correspondaient jusque-là par mail.
Et parmi toutes ces retrouvailles, nous avons eu la grande joie et l’honneur de rassembler à Paris, après cinq ans, nos conseillères des 21 pays du bord de la Méditerranée pour nous aider à définir les stratégies que nous devrions mettre en place : elles, ainsi que toutes les militantes féministes rencontrées au cours de l’année, désignent comme priorité le renforcement systématique des mouvements des femmes, seuls remparts aux droits des femmes attaqués de tout part…
Merci à Marion Duquesne pour la coordination de l’écriture de ce rapport, à Samia Allalou, Fawzia Baba Aissa, Lamia Batata, Christine Buttin, Atika El Ouakili, Amy Elshaarawy, Noémie Friedli, Sophia Selouani et Gwenaëlle Walter, pour leur participation à sa rédaction.