Les féminicides en rive sud, une épidémie silencieuse ?
En juin 2022, une vague de féminicides d'un nouveau genre s'abat sur la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Le 6 juillet 2022, les féministes de la région appelaient les femmes de leurs pays à se mettre en grève et à manifester afin que leurs gouvernements respectifs mettent en place des mesures fortes contre les violences faites aux femmes.
Mardi 11 octobre 2022, de 18h00 à 19h45 (CET), venez participer à notre conférence "Les féminicides en rive Sud, une épidémie silencieuse ?", sur Zoom.
Date : 11 octobre 2022
Heure : 18h à 19h45 (CET)
Lieu : Zoom
Langues : Français et Arabe*
Inscription à l'événement obligatoire : lien d'inscription *une interprète sera présente pour réaliser la traduction de l'arabe vers le français, et réciproquement.
Le contexte :
En juin 2022, une vague de féminicides d’un nouveau genre s’abat sur la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord).
Tout commence avec Nayera Ashraf, jeune étudiante Égyptienne de 21 ans, poignardée à mort devant son université par un homme dont elle avait refusé les avances. La scène se déroule sous l’œil des caméras de surveillances, très vite les images de son meurtre deviennent virales.
Le drame se répète peu de temps après, en Jordanie. Iman Arsheed, étudiante de 21 ans, est tuée devant son université. Quelques heures suivant la mort d’Iman, un message de son tueur est publié sur internet, l’assassin d’Iman y confesse s’être inspiré du meurtre de Nayera, en Égypte.
L’impunité des auteurs de féminicides est telle qu’il n’est plus nécessaire de se cacher derrière les murs du foyer pour tuer les femmes, il est maintenant envisageable d’agir en plein jour, sur la place publique.
Bien que la violence envers les femmes ne soit pas une spécificité de la région MENA, on y observe tout de même une augmentation inquiétante des violences faites aux femmes, particulièrement depuis la crise COVID-19. Selon ONU Femmes, La Région OMS de la Méditerranée orientale a la troisième prévalence la plus élevée de violence à l'égard des femmes dans le monde, avec 31 % des femmes ayant déjà subis des violences physiques et/ou sexuelles de la part d'un partenaire intime à un moment donné de leur vie. Ces chiffres alarmants sont certainement la conséquence d’une culture patriarcale forte qui discrimine particulièrement les femmes dans le droit et dans la société, ce qui normalise les violences. On pourra prendre l’exemple des crimes « d’honneurs », tradition qui autorise un homme à tuer une fille de sa famille si ses actions « immorales » ont terni la réputation de la famille. Selon Amnesty International, ces crimes sont toujours observés en Irak, Iran, Jordanie, Koweït et en Palestine.
En juin 2022, Nayera et Iman ne sont pas les seules à être mortes des mains de leur compagnon, ex, père, etc. Il y a également Lubna Mansour, une Jordanienne de 24 ans, poignardée à mort par son mari quelque jour avant l’annonce de leur divorce, une anonyme Égyptienne, tuée par son mari car elle était enceinte d’une petite fille plutôt que d’un garçon, Ranin Sal’us, une Palestinienne de 20 ans, Shaima Gamal, une journaliste Égyptienne de 42 ans, et bien d’autres.
Le 6 juillet 2022, les féministes de la région appellent les femmes de leurs pays à se mettre en grève et à manifester afin que leurs gouvernements respectifs mettent en place des mesures fortes contre les violences faites aux femmes.
Mardi 11 octobre 2022, le FFMed est fier d’accueillir Reem Mahmood, instigatrice du mouvement « MENA Women Strike », Wiame Awres, co-fondatrice de « féminicides Algérie » et Aliaa Awada, co-fondatrice du média féministe libanais No2ta. Nos trois intervenantes nous feront un état des lieux des féminicides dans la région MENA (culture patriarcale, non application des lois, statut de la femme, tabou, etc…) et nous expliqueront en quoi la grève du 6 juillet 2022 est une première réponse à l’épidémie silencieuse des féminicides qui sévit dans la région.
Une conférence de la série "Les rencontres du Fonds pour les Femmes en Méditerranée"
Au Fonds pour les Femmes en Méditerranée, nous soutenons un féminisme joyeux, bienveillant, fort des liens qui unissent toutes les féministes du pourtour Méditerranéen. Nous croyons au partage d’expériences et à la richesse apportée par leur diversité. Nous pensons qu’en unissant nos savoirs, nous, féministes de la méditerranée, avons le pouvoir de faire changer les choses.
C’est pourquoi nous avons créé les Rencontres du Fonds pour les Femmes en Méditerranée.
Trois fois par an, réunissons-nous autour des associations partenaires du FFMed. Écoutons-les partager leurs savoir-faire et leurs histoires, et découvrons ensemble comment la même problématique est traitée dans des territoires différents.